Le chef d’état-major des armées assure que « la France se prépare correctement » à un « choc » éventuel avec la Russie
À l’occasion du 107e anniversaire de l’armistice de 1918 ce mardi 11 novembre, le chef d’état-major des armées françaises a donné un entretien à Ouest-France dans lequel il évoque les défis militaires à venir dont le risque de guerre menée par la Russie contre l’OTAN.
Le chef d’état-major des armées, Fabien Mandon a réitéré ses avertissements ce mardi 11 novembre, lors du 107e anniversaire de l’Armistice de 1918 dans un entretien à Ouest-France. Le général d’armée aérienne âgé de 56 ans qui a pris ses fonctions au cours de l’été estime que l’armée française doit être « prête à un choc dans trois, quatre ans » face à la Russie.
« Je vois l’évolution de la Russie: en 2008, elle attaque la Georgie; en 2014, elle s’empare de la Crimée; en 2022, c’est l’Ukraine. La Russie considère que l’Europe est faible. Je sais qu’elle se réorganise militairement pour être capable d’engager un combat contre les pays de l’Otan. Nous devons nous y préparer », a-t-il assuré dans les colonnes du quotidien national.
L’ancien pilote de Mirage F1 et Mirage 2000 a rappelé que les alliés de la France, les États-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni partageaient ce constat, établi sur la base de renseignements militaires.
Impliquer la nation pour gagner en efficacité
Pour se préparer à un tel conflit, les armées participent régulièrement à « des exercices majeurs dans des conditions d’affrontements de puissances qui seraient très sérieuses, de type russe », a-t-il ajouté, annonçant l’organisation d’un exercice inédit baptisé Orion 2026 qui associera les armées et la nation, ainsi que des États alliés. « Plusieurs partenaires internationaux nous ont demandé de participer ou d’observer l’exercice, parce qu’ils partagent nos préoccupations et constatent que la France se prépare correctement ».
Le général considère que l’implication de toute la société est la clé pour se prémunir de l’agression d’un État belliqueux. « Un choc de cette nature sollicite bien plus que les armées, il faut tout un pays derrière. La Russie a étudié nos sociétés et sait que notre force, c’est l’unité. Si elle réussit à nous fragmenter et à nous désunir, elle peut gagner », considère Fabien Mandon, qui a donné plusieurs exemples de tentatives de déstabilisations.
Le chef d’état-major des armées cite les faux cercueils déposés devant la tour Eiffel, des têtes de cochon devant des mosquées, l’amplification de la panique autour des punaises de lit,…
« Le réarmement militaire est nécessaire, le réarmement moral de la nation aussi, chaque Français doit se sentir concerné. Les armées seules, sans le soutien de la nation, ça ne marche pas. C’est ce que l’Ukraine a démontré ».
« On sait le coût de la guerre »
Le général a conclu son entretien à Ouest-France en disant qu’il « ne pense pas » que les Français sont prêts à jouer un rôle dans un tel conflit « mais les choses changent vite », a-t-il complété.
« L’histoire est très présente dans la culture de notre nation. On sait le coût de la guerre. Toutes les familles ont été touchées. Il y a des monuments aux morts dans tous les villages, où on se rassemble chaque 11-Novembre. Les Français vivent en paix depuis plusieurs décennies. Grâce à l’Europe, nous avons cessé de nous battre en pays voisins », a défendu Fabien Mandon.
« User de la force n’est donc plus accepté de la même manière. Or, nous sommes à un moment de l’histoire où, collectivement, nous devons réapprendre à accepter le risque et à défendre par la force, ce qui, pour nous, est le plus précieux ».
Source : BFM TV
