Russie et espace post-soviétique
Russie & espace post-soviétique : héritages, tensions et réalignements
« On ne comprend pas l’Europe sans comprendre la Russie. Et on ne construit pas la paix sans connaître son voisin. »
Depuis l’effondrement de l’URSS en 1991, le monde a dû recomposer ses équilibres géopolitiques, notamment à l’Est. La Russie, héritière de l’Empire soviétique, est redevenue un acteur central — controversé, redouté, parfois incompris — de la scène internationale.
Le Cercle Albert Roche défend une position claire : la compréhension stratégique, la lucidité historique et l’autonomie française. Ni naïveté, ni suivisme, mais réalisme souverain.
1. La Russie : puissance en quête de statut
Depuis les années 2000, la Russie de Vladimir Poutine s’est engagée dans une reconstruction de puissance :
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Restauration militaire, notamment des capacités conventionnelles et nucléaires,
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Redéploiement diplomatique (Syrie, Afrique, Asie centrale),
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Revendication d’une sphère d’influence sur l’ex-espace soviétique,
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Narration historique et identitaire forte, autour du patriotisme et du rejet de l’Occident.
La Russie n’accepte pas l’idée d’un monde unipolaire dominé par les États-Unis, ni l’expansion de l’OTAN à ses frontières.
2. L’espace post-soviétique : un terrain de recomposition
L’espace post-soviétique regroupe :
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Les républiques slaves : Ukraine, Biélorussie, Moldavie,
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Le Caucase : Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan,
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L’Asie centrale : Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan,
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Les républiques baltes (désormais intégrées à l’UE et à l’OTAN).
Cet espace est aujourd’hui traversé par :
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Des conflits ouverts ou gelés (Ukraine, Haut-Karabakh, Transnistrie),
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Des luttes d’influence entre Russie, Union européenne, Turquie, Chine et USA,
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Des revendications identitaires, souvent instrumentalisées,
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Une instabilité politique chronique.
3. Quelle posture pour la France ?
La France a souvent joué un rôle de pont entre l’Est et l’Ouest. Elle doit :
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Garder une voix indépendante dans le traitement des crises,
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Maintenir des canaux de dialogue ouverts avec Moscou, même en temps de guerre,
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Soutenir les peuples, sans se laisser instrumentaliser par des logiques de blocs,
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Favoriser la paix en Europe, en refusant à la fois l’humiliation et la soumission.
Il ne s’agit pas de légitimer l’agression ni de fermer les yeux, mais de penser l’après, de poser les bases d’un nouvel équilibre à long terme.
Fiche de synthèse – Russie & post-soviétique
Enjeux majeurs :
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Guerre en Ukraine et avenir européen de l’Ukraine
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Stabilité au Caucase et en Asie centrale
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Dissuasion nucléaire, cybermenaces et guerre hybride
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Relations OTAN / Russie
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Diplomatie d’équilibre et autonomie française
Position du Cercle :
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Soutien au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
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Refus de toute politique d’alignement aveugle
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Dialogue stratégique avec Moscou quand il est possible
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Vigilance face aux logiques impériales et aux manipulations
Bibliographie conseillée
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Hélène Carrère d’Encausse, L’Empire éclaté
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Jean-Sylvestre Mongrenier, Géopolitique de la Russie
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Michel Goya, analyses sur l’Ukraine et la Russie
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François Heisbourg, publications sur l’Europe stratégique
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Rapports de l’IFRI, de l’IRSEM, de la FRS, de l’IHEDN
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Articles de Florent Parmentier, Tatiana Kastouéva-Jean
Citations clés
« On ne construit pas la sécurité de l’Europe contre la Russie, mais pas sans elle non plus. »
— Hubert Védrine
« La France doit parler à tout le monde, y compris à ceux qui ne pensent pas comme elle. »
— Général Vincent Desportes
« Le devoir de lucidité commence par le refus du mimétisme stratégique. »
— Cercle Albert Roche