Droit de la mer, espace, cyberespace
Droit de la mer, espace, cyberespace
Les nouvelles frontières de la souveraineté
Introduction
La souveraineté ne s’exerce plus seulement sur la terre ferme.
Aujourd’hui, les conflits, les ressources, les influences se jouent aussi en mer, dans l’espace et dans le cyberespace.
Trois domaines invisibles, mouvants, en tension permanente, où la France doit défendre ses droits, ses intérêts et sa liberté d’action.
Ces espaces sont globaux, transversaux, sans frontières fixes :
celui qui y renonce devient dépendant.
Celui qui les maîtrise reste souverain.
1. Droit de la mer : garder la maîtrise de notre ZEE
Avec plus de 11 millions de km² de ZEE, la France est une puissance maritime mondiale.
Le droit de la mer, encadré par la Convention de Montego Bay (1982), fixe les règles de souveraineté, d’exploitation, de circulation et de protection dans les espaces maritimes.
Enjeux stratégiques :
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Surveillance de la pêche illégale,
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Protection des ressources sous-marines (mines, hydrocarbures, terres rares),
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Sécurisation des routes maritimes et câbles sous-marins,
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Défense de la liberté de navigation, notamment face aux incursions étrangères dans les eaux françaises (ex : Indo-Pacifique).
Position du Cercle :
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Consolider la maîtrise juridique, militaire et technologique de la ZEE,
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Refuser toute forme de remise en cause de nos droits maritimes (revendications abusives, zones grises),
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Intégrer la doctrine maritime française à la stratégie de souveraineté globale.
2. Espace exo-atmosphérique : une souveraineté au-dessus des nuages
Longtemps domaine réservé aux superpuissances, l’espace est devenu un champ de compétition militaire, commerciale et stratégique.
Enjeux :
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Surveillance et sécurité des satellites civils et militaires,
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Lancement et contrôle des moyens de communication, navigation, observation,
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Risque de désactivation ou sabotage de satellites,
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Lutte pour l’accès et la liberté de manœuvre dans l’espace orbital.
La France dispose :
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D’un Commandement de l’Espace (CDE) basé à Toulouse,
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De lanceurs (Ariane, Vega), via Arianespace,
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De satellites militaires (Syracuse, CSO, CERES),
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D’un cadre stratégique clair (stratégie spatiale de défense depuis 2019).
Position du Cercle :
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Renforcer une capacité autonome de lancement, de protection et de renseignement spatial,
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S’opposer à toute privatisation sauvage ou ingérence étrangère dans les infrastructures spatiales critiques,
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Former les esprits à l’importance du “haut du ciel” pour la souveraineté terrestre.
3. Cyberespace : le champ de bataille permanent
Le cyberespace est le théâtre invisible mais constant de la guerre moderne :
espionnage, sabotage, manipulation, vol de données, destruction de réseaux.
Enjeux :
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Protection des données stratégiques,
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Sécurisation des réseaux de commandement, d’énergie, de santé,
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Lutte contre la cybercriminalité et les ingérences numériques,
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Affirmation de notre capacité offensive et défensive.
La France agit :
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Avec l’ANSSI, le COMCYBER, les services de renseignement,
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En développant un cloud souverain, des réseaux cryptés, des solutions nationales,
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En créant une réserve cyber, mobilisable en cas de crise.
Position du Cercle :
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Le cyberespace est un territoire stratégique à part entière,
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Il faut une doctrine de défense numérique souveraine,
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La formation des citoyens à la résilience numérique est aussi importante que les firewalls.
Conclusion
La souveraineté du XXIe siècle se joue aussi dans les grands espaces invisibles.
Ceux qui n’en prennent pas la mesure délèguent leur sécurité à d’autres.
Que ce soit en mer, dans le vide spatial ou dans les réseaux numériques, la France doit tenir ses positions, affirmer ses droits, et développer ses propres capacités.
Cercle Albert Roche – Là où la République se prolonge, elle doit se défendre.