✈️ LMB Aerospace : excellence française sous tension stratégique
Entre savoir-faire industriel et dépendance transatlantique, une affaire révélatrice
En février 2025, le groupe d’investissement français Tikehau Capital annonçait son intention de céder l’entreprise LMB Aerospace au groupe américain Loar, spécialisé dans les équipements aéronautiques.
Une transaction apparemment anodine pour certains.
Mais pour ceux qui réfléchissent en termes de souveraineté technologique, cette opération soulève des questions essentielles et préoccupantes.
🇫🇷 LMB Aerospace : une pépite industrielle méconnue, mais stratégique
Basée en France depuis plus de 60 ans, LMB Aerospace est spécialisée dans la conception de ventilateurs électriques, soufflantes, moteurs et systèmes de refroidissement pour l’aéronautique, la défense, le spatial ou le maritime.
Ses composants, discrets mais vitaux, sont intégrés :
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dans des avions militaires et civils,
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dans des missiles, drones et systèmes embarqués,
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dans des véhicules terrestres blindés ou des systèmes navals,
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dans des environnements critiques où performance, compacité, silence et fiabilité sont non négociables.
En d’autres termes, LMB est une entreprise de souveraineté, au même titre que les fabricants de capteurs, de cartes électroniques ou de logiciels embarqués.
🛑 Une vente silencieuse… vers une dépendance assumée ?
En cédant cette entreprise à un groupe étranger, la France abandonne un maillon de sa chaîne industrielle de défense.
Les conséquences sont immédiates :
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Risque de perte de contrôle sur des composants sensibles,
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Rapatriement progressif du savoir-faire et de la propriété intellectuelle,
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Dépendance à des décisions stratégiques prises à l’étranger,
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Fragilisation de l’autonomie logistique en cas de crise, embargo ou rupture transatlantique.
Et surtout, le précédent : car ce genre de rachat devient la norme. La France cède ses outils, un par un, sans doctrine claire.
⚖️ Où est passée la vigilance stratégique ?
Il est légitime de s’interroger :
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Pourquoi l’État n’a-t-il pas exercé son droit de veto, via le mécanisme de contrôle des investissements étrangers (ICE) ?
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Pourquoi aucune offre de reprise nationale ou européenne n’a-t-elle été privilégiée ?
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Quel est le rôle du ministère des Armées dans ce genre de décisions structurelles ?
On ne peut d’un côté parler de réindustrialisation, de BITD, de souveraineté, et de l’autre laisser partir nos entreprises critiques sans débat public.
🛡️ Ce que propose le Cercle Albert Roche
Le Cercle Albert Roche alerte sur la nécessité urgente de :
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Recenser toutes les entreprises stratégiques de la chaîne de défense, même les plus discrètes,
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Protéger juridiquement et financièrement celles qui participent à la résilience nationale,
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Mettre en place un fonds souverain de rachat, de consolidation ou d’accompagnement pour éviter les départs à l’étranger,
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Promouvoir une culture de souveraineté industrielle auprès des décideurs, investisseurs et citoyens.
🇫🇷 Conclusion : une ligne rouge de plus franchie ?
LMB Aerospace ne fera pas la une des journaux.
Mais sa vente symbolise une tendance inquiétante : celle d’une puissance qui se désarme industriellement à petits pas, sans bruit, sans conflit.
Le Cercle Albert Roche rappelle que la souveraineté ne se divise pas.
Elle ne tient pas seulement dans le drapeau ou l’uniforme, mais dans l’atelier, l’algorithme, le ventilateur, le capteur.
Ce sont ces pièces invisibles qui, une fois perdues, ne se remplacent plus sans dépendance.
✍️ Cercle Albert Roche – Il n’y a pas de grande stratégie sans petits savoir-faire souverains.